Deux textes pour deux grandes figures du cinéma. Marthe Keller et Mathieu Amalric prêtent leur voix à l’écriture du dramaturge Antoine Jaccoud pour interroger avec humour et poésie le lien ambigu que nous entretenons avec les bêtes et la planète. Sensible à la littérature autant qu’à tout ce qui touche au vivant, le Théâtre du Jorat présente pour la première fois les deux lectures en une seule soirée, avec la violoncelliste Sarah Oswald en guest star.
(Juste) avant
Furioso est un taureau que l’insémination artificielle généralisée a privé des plaisirs de la chair, Marthe une vache de l’Emmental qui n’a dû ses performances laitières qu’au kidnapping systématique de ses veaux. La rencontre de ces deux infortunés se fait sur le seuil de l’abattoir. Un court répit pour faire connaissance, philosopher sur le sens de la vie, fantasmer un peu, et caresser un instant l’utopie d’une fuite, voire d’une
autre destinée.
Au revoir
Un homme raconte comment il vient de prendre congé de ses deux fils partis pour Mars, et les raisons qui les ont poussés à émigrer vers cette nouvelle colonie interstellaire. «Au revoir» se sont-ils dit sur le tarmac, mais se reverront-ils un jour ? Avec une tendresse lucide, l’auteur transforme ,l’au revoir intimiste d’un père à ses fils en une déclaration éminemment politique. Un adieu à ce constant désir des hommes de changer le monde, plutôt que de le fuir pour en salir un autre.